C’est à partir des années 1939 à Elisabethville, aujourd’hui rebaptisé Lubumbashi que l’histoire du Tout Puissant Mazembe commence. Les missionnaires bénédictins qui dirigent l’Institut Saint-Boniface décident de mettre sur pied une équipe de football dans laquelle évolueront les élèves de cet établissement scolaire qui consacrent la quasi-totalité de leur temps au loisirs et au scoutisme.
Les pères fondateur de cette jeune équipe la baptisent FC Saint-Georges (Patron des Scouts) et l’affilient directement en première division à la Fédération Royale des Associations Sportives Indigènes (FRASI), où elle occupe, à la fin de la saison 1939, la troisième place derrière les clubs Léopold et Prince-Charles, actuellement FC Vijana Katuba et Lubumbashi-Sports. En 1944, les jeunes scouts deviennent routiers et le FC St Georges est rebaptisé Saint Paul F.C. Quelques années plus tard, l’incorporation de certains éléments étrangers à l’Institut amènera les missionnaires à abandonner la gestion de l’équipe qui prendra la dénomination de Fc Englebert, une marque de pneumatiques, sponsor du club.
A l’issue de cette saison sportive, l’équipe termine première et sans défaite. Pour immortaliser ce premier exploit, les dirigeants décidèrent alors d’ajouter le qualificatif de Tout Puissant à Englebert. Après l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, Englebert se restructure en 1966, renouvelle son effectif et réalise le triplé (Championnat national, Coupe du Katanga et Coupe du Congo).
Le parcours de Corbeaux au niveau continental et mondial
En 1967 et 1968, il gagne ses deux coupes africaines des clubs champions. C’est la glorieuse période de Tout Puissant Englebert Mazembe. L’équipe sera finaliste quatre fois successivement en Coupe des clubs champions (1967, 1968, 1969 et 1970). A cette époque, le TP Mazembe est la seule équipe africaine à avoir défendu son titre en finale. Après avoir raté de remporter définitivement le trophée Kwame N’krumah, le TP Englebert sombrera dans l’anonymat et connaîtra une véritable traversée du désert.
Le 7 décembre 1980, il renoue avec la gloire en remportant la 6ème Coupe des coupes. Après 18 années d’absence, il revient sur la scène africaine grâce à un homme de 38 ans, Moïse Katumbi Chapwe, son actuel président.
39 ans après, une nouvelle page d’histoire est écrite chez les Corbeaux. L’équipe perd injustement le titre urbain, gagne le championnat provincial et surtout la Ligue Nationale de Football, pour sa 14ème édition. Pour compenser ces mérites, la 4ème couronne continentale est arrachée en Ligue des champions de la CAF le 7 Novembre 2009 au stade omnisports de la Kenya face aux Nigérians du Heartland FC. Après avoir perdu 2-1 à Owerri lors du match aller, l’essentiel est fait à Lubumbashi lors du retour : 1-0 en faveur des Corbeaux. Un titre continental qui leur ouvre les portes de la Coupe du monde des clubs de la FIFA, Abou Dhabi 2009.
Aux Emirats Arabes Unis, le représentant africain termine 6ème de cette compétition remportée par le FC Barcelone. Mazembe est ainsi devenu le premier club subsaharien à participer à ce challenge mondial.
L’histoire étant toujours aussi têtue, les Corbeaux reviennent comme en 1967 et 1968 sur le podium africain en réussissant un parcours remarquable en ligue des champions de la CAF pour la saison 2010. Après un début timide en 16ème de finale, le tenant du titre connaîtra par la suite un drôle d’épisode avec les suspensions par la FIFA, pour une année, de Guy Lusadisu et Trésor Mputu, l’homme à tout faire dans le dispositif de jeu des « noir et blanc ». Dès lors, l’incertitude envahira les millions des fans qui ne croiront qu’à une difficile fin de règne.
Petit à petit, l’équipe avance grâce à des joueurs décidés à offrir à leur président quelque chose de grand. L’arrivée du coach Lamine Ndiaye un tacticien franco-sénégalais ambitieux, placé à la tête du staff technique. Sous sa direction, le TP Mazembe stabilise sa défense et développe un esprit collectif en acier trempé. D’ores et déjà, les sportifs avertis voient le club de Lubumbashi conserver le trophée. C’est au Maghreb que l’équipe ira prouver son invincibilité en battant d’abord, en demi-finale, les Algériens de la Jeunesse Sportive de Kabylie : 3-1 à Lubumbashi et 0 but partout à Tizi-Ouzou.
Premier club africain finaliste du Mondial de Club.
Pour sa seconde participation consécutive au sommet du mondial des clubs, le club du Katanga va étonner la planète football. En quart de finale, il renvoie à leurs études les Mexicains du Pachuca FC (1-0) grâce à un but du récidiviste Hugues Bedi, servi à la perfection par Patou Kabangu.
Mais Lamine Ndiaye, gonflé à bloc par la foi inébranlable du président Katumbi, décomplexe ses joueurs et les persuade « qu’impossible n’est pas Mazembe ». En demi-finale, après avoir longtemps résisté aux Brésiliens de l’Internacional de Porto Alegre grâce en particulier à un KIDIABA diabolique, les Corbeaux réalisent un formidable exploit sur deux buts de Patou Kabangu et Alain Kaluyituka Dioko (2-0). Pour la première fois dans l’histoire de ce Mondial des clubs, le représentant africain est en finale.
En toute logique, l’Inter de Milan d’Eto’o remportera ce trophée 2010. Mais au soir du 18 décembre à Abu Dhabi, c’est l’équipe congolaise du TP Mazembe qui aura soulevé l’étonnement et l’admiration de tous.
Fin janvier 2011, les Corbeaux s’adjugent leur deuxième doublé Coupe d’Afrique / Super Coupe en battant les Marocains du FUS de Rabat (0-0 et 9-8 aux penalties). Le Congo tout entier peut être fier de ses Corbeaux.