loader image

Kinshasa : les femmes de militaire dénoncent l’état de délabrement de leur marché

Le camp militaire Lieutenant Kokolo situé dans le centre ville de Kinshasa, abrite en son sein le marché Lufu qui se trouve dans un état d’insalubrité très avancé.

Sans étalages confortables, les épouses de militaire vendent leur produits alimentaires à même le sol au quotidien dans des conditions nuisibles à la santé, feuille de manioc, épinards, poissons, poulets et épices de tout genre se mélangent avec les immondices sous les regards impuissant à la fois des autorités militaires du camp Kokolo et le comité de responsable de ce complexe commercial. 

Les femmes de nos vaillants soldats, toutes determinées à se battre becs et ongles pour scolariser et nourrir leurs enfants cohabitent avec les ordures qui jonchent les petites allées et les différents coins de leur marché,  les odeurs nauséabondes dégagées par la pourriture des déchets ménagers constituent une de contraintes majeures dans l’exercice de l’activité commerciale de femmes de militaire. 

Face à l’état desastreux du dit marché, les femmes de militaire responsables des étalages alimentaire décident de prendre leur destin en main faisant entendre leur voix en dénonçant le manque d’intérêt manifesté par les autorités militaires à l’endroit du marché lufu. Elles s’organisent en comité pour rendre salubre leur marché car dit-on la charité bien ordonnée commence par soi-même, « C’est ici notre lieu de travail à partir duquel nous arrivons à scolariser nos enfants et à nouer les deux bouts du mois. Les salaires de nos maris sont insignifiants, mais les conditions auxquelles nous travaillons laisse à desirer, nous sommes confrontées à des odeurs désagréables et immondices qui nous causent des nombreuses maladies et nous empêchent de vendre dignement » a dénoncé Mamu Ngalula Annie, mère cheffe et responsable du marché Lufu au camp Kokolo avant d’ajouter « Les autorités militaires au niveau du bureau du camp censées gérer ce marché nous ont abandonnées à notre triste sort, nous sommes donc obligées de s’auto-gerer malgré les difficultés auxquelles nous faisons face tous les jours, ces difficultés nous ont démontrées que nos efforts ne suffisent pas, il nous faut à tout prix une aide extérieure pour résoudre ce problème d’insalubrité ».

Selon plusieurs sources concordantes, l’état délétère du marché militaire du camp Kokolo proviendrait de la mauvaise gestion des déchets au niveau de l’hôpital central militaire du camp Kokolo (HCM), les responsables de ces installations sanitaires s’arrangeraient pour que les eaux de pluie emportent le plus de débris en direction du marché lufu, « Quand t-il pleut notre marché est envahi par toute forme des déchets provenant des nombreuses poubelles de l’hôpital emportées par les eaux de pluie à travers la canalisation d’eau qui passe par l’hôpital central militaire. Seringues, gants, flacons à médicaments, sachets et bouteilles en plastique atterrissent tous ici, que dire de la montée rapide des eaux qui inondent toutes les maisons aux alentours du marché?… nous en avons assez de vivre dans de telles conditions, qui viendra à notre secours ? » se demande une maman maraîchère.

Interroger sur la question de la spoliation du marché Lufu par les ordures en provenance de l’hôpital central militaire, Christian Lundja médecin stagiaire à HCM, balaye toutes les accusations de femmes de militaire par un revers de la main « S’il y a des personnes propres ici en Rdc c’est les médecins, c’est impossible pour nous d’exposer les objets dont on connaît pas la nature sérologique au vu et au su de tout le monde sachant que les enfants jouent tout prêt de l’hôpital central militaire, en plus de cela chaque service de l’hôpital est équipé d’un incinérateur pour brûler tout objet pouvant être infecté » a déclaré Christian Lundja avant d’ajouter que « la canalisation d’eau dont parlent les femmes de militaire ne debouche pas de cet hôpital, son origine est bien plus loin du côté du quartier Kamanyola, je ne vois pas comment cette canalisation d’eau pourrait emporter nos poubelles en direction du marché ».

Selon les jeunes trouvés dans les abords du marché Lufu, il est plus qu’urgent que les autorités militaires en synergie avec des femmes commerçantes du camp kokolo trouvent des solutions efficaces et rapides afin de rendre propre ce centre commercial, car la santé alimentaire de famille militaire en dépend.

Patrick Ombale
Patrick Ombale