La Sape (société des ambianceurs et des personnes élégantes) est un mouvement culturel qui se base sur la collection originale de vêtements de luxe en République Démocratique du Congo (RDC). Pour ses adeptes ou encore les sapeurs comme on les appelle, celui-ci est considéré comme une pratique artistique et un art de vivre.
Poussé par l’amour des vêtements de marque, ce mouvement culturel est né d’une rébellion contre l’ancien président Zaïrois, Joseph Mobutu qui interdisait les tenues vestimentaires occidentales en se focalisant sur une volonté politique d’authenticité. Il se manifeste par des spectacles ostentatoires de présentation par les sapeurs, de vêtements de valeur dont la plupart sont des grands couturiers français, japonais ou italiens. Seulement, ses performances chorégraphiées rapportent pas d’argent. C’est plutôt un mode de vie.
« La sape n’est pas ma profession mais je la considère comme un style de vie parce que pour avoir ces vêtements je travaille pour trouver de l’argent afin de les acheter. Donc, j’aime être bien habiller, propre et présentable aux yeux de la société », a rapporté un sapeur Kinois rencontré.
Nonobstant, les sommes faramineuses d’argent dépensées par les sapeurs pour acheter les vêtements de luxe, la revente ou les échanges sont exclus pour certains sapeurs.
« En tant qu’un bon sapeur je ne peux pas m’échanger des habits avec les autres, je fais l’effort de trouver les miens. Peu importe, les nombres d’habits que j’amasse je ne les revends jamais, mieux vaut que j’offre cela à quelqu’un d’autre ou que ça se détériore chez moi », a-t-il renchérit.
La sape est un phénomène, une identité devenue nationale dans laquelle se mélangent extravagance, propreté, beauté, élégance et bien- être. Au-delà, la sape est un vecteur de paix et une invite à l’estime de soi. Car un sapeur ne peut être violent et, il veille sur son bien-être physique et moral.
A noter que, le 10 février de chaque année les sapeurs congolais célèbrent la journée mondiale de la sape, une journée décrétée en mémoire de Strevos Niarcos (RDC) décédé le même jour à Paris en 1995. Il est considéré par ces derniers comme le père de la Sape congolaise. C’est lui l’initiateur de la « Religion kitendi », une société imagée des personnes élégantes qu’il a créée, laquelle consiste à échanger les cultures vestimentaires au départ, entre des artistes de deux rives du « Pool Malebo », ensuite, de toutes personnes amoureuses de la mode.
Cette « religion » a traversé les frontières nationales de la RDC et du Congo Brazzaville où elle tire son origine, prenant de l’ampleur dans d’autres pays africains sous différentes dénominations comme « Sapologie » en Afrique de l’Ouest.
Christian Kamba, Ligablo.co
