On l’appelle Socklo, il habite à Kinshasa la capitale de la République Démocratique du Congo. Il est l’un des plus grands luthiers du pays.
Âgé de plus de 60 ans, Jean-Luther Misoko Nzalayala de son vrai nom, fabrique des instruments de musique pour des nombreuses stars congolaises depuis bien d’année, en utilisant des déchets recyclés.
C’est dans un petit atelier construit en tôle situé à Lemba, l’un des quartiers populaires de Kinshasa, que Socklo exerce son métier.
Pour fabriquer ses guitares il utilise des chaises, des câbles de freins ou encore des haubans qu’il dépèce avec patience en guise de cordes, à l’exception des cordes basses qu’il a mis en place une machine facilitant de les filer avec des câbles de cuivre prélevés sur des bobines.
Pour la caisse de résonance, il fait usage du contreplaqué produit localement. En revanche, le manche lui, est généralement en bois rouge.
Crédit : @justinmakangara
Ses créations sont signées par « Ir Socklo », comme abréviation de Ingénieur Socklo.
Formé en électronique à l’Institut Supérieur des Techniques Appliquées (ISTA) de Kinshasa, le luthier congolais Jean-Luther Misoko Nzalayala s’est installé réellement dans la lutherie en 1978. Aujourd’hui, la célébrité de ses œuvres dépasse les frontières de la RDC.
Le guitariste de jazz Philip Catherine a contribué à les faire connaître en Belgique. Dans le « Book » de Socklo, ce musicien belge côtoie le Français Yarol Poupaud, qui avait enregistré à Kinshasa le premier CD du musicien congolais Jupiter Bokondji (Okwess International) avant de devenir il y a quelques années le guitariste attitré de Johnny Hallyday.
Crédit : @justinmakangara
Pour la petite histoire, ayant au départ pour rêve le football, Socklo s’est retrouvé dans ce métier suite à un problème de santé notamment à une crise de rhumatisme ce qui lui a obligé de revoir ses ambitions. Dans ses débuts, il a d’abord appris à jouer à la guitare alors qu’il était encore à l’école secondaire. Une façon pour lui de conjurer la maladie et s’occuper autrement.
C’est ainsi que l’idée d’une reproduction de l’instrument qu’il a acheté lui viendra à l’esprit avant que sa réputation s’étende quelques décennies plus tard.
Christian Kamba, Ligablo.co
