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RDC : les «Malewas», une offre gourmande à la portée de toutes les bourses.

« Malewa », c’est ainsi qu’on appelle les gargotes à Kinshasa. Ces petits restaurants de fortune que l’on trouve quasiment dans toutes les rues et avenues de la capitale et qui nourrissent les kinois à moindre coup.

Des marmites, des assiettes, des couverts, des tables et chaises en plastiques placées sous des tentes ou des parasoleils ou encore sous des hangars, tel est le décor que présentent ces Malewas pour la plupart, bien que certains se modernisent peu à peu.

Pourtant pas luxueux, il faut reconnaître que les «Malewas», ces espèces de fast-food à la congolaise, font les journées de nombreux citoyens. Ils leurs offrent des menus adaptés à leurs habitudes culinaires ou alimentaires et par de dessus tout, sans dépouiller leur porte-monnaie.

« Je préfère les Malewas parce qu’un plat ne coûte pas plus de 5000 francs. Avec 1500 francs, 2000 ou parfois 3000 FC, je mange à ma faim, or s’il faut manger un plat dans un grand restaurant moderne, cela me coûterait trop cher et surtout que je suis célibataire. Des fois, je ne trouve pas le temps de préparer chez moi » a confié, Cédric Kayembe rencontré dans un Malewa à Kinshasa.

Les Malewas proposent en effet des plats composés d’aliments locaux frais comme les feuilles de

manioc, des haricots, du poisson salé, fumé ou frais, de la viande de bœuf, du poulet bref. Le tout, cuits à consommer sur place ou à emporter.

Une vraie aubaine pour les travailleurs des secteurs formels et informels pour leur pause déjeuner, les familles, les célibataires, les étudiants mais aussi d’autres personnes qui pour des raisons diverses ne peuvent pas faire à manger chez elles.

Au delà des services proposés aux clients qui y trouvent leur compte, la prolifération de ces restaurants bien qu’à la sauvette, est un indicateur économique non négligeable surtout dans le secteur informel.

Non seulement qu’elle témoigne de la volonté des citoyens à s’auto-employer pour contribuer tant soit peu à la résolution du problème de chômage, mais aussi, elle contribue à l’activité socio-économique du pays.

Les malewas sont donc un vrai business qui nourrit et occupe certains désœuvrés.

Nombreux congolais ont fait de cette activité leur gagnent pain. Aujourd’hui cette activité leur permet de faire face à leurs charges sociales et familiales. « Je fais le Malewa parce que ça m’aide à gagner ma vie pour scolariser mes enfants, payer les différentes factures. C’est pourquoi chaque jour, je consens beaucoup de sacrifices en me réveillant à 5 heures pour le marché, au plus tard 6 heures, je suis déjà à la cuisine dans la mesure où mes premiers clients arrivent à 7 heure», a expliqué Rose Tshianda, une jeune femme de 45 ans propriétaire d’un Malewa à Kinshasa.

En dehors de a dimension économique, ces restaurants de fortune sont un vecteur de la cohésion sociale et culturelle. leur caractère liberticide et convivial crée des conditions d’un brassage entre individus et ouvre la voie aux causeries portant sur des sujets du quotidien.

Signalons que l’histoire des Malewas remonte au début des années 1990 à Kinshasa lors de

l’effondrement de l’économie congolaise, dans les dernières années du règne de Joseph Mobutu.

Depuis, ils se sont multipliés partout à travers la capitale et dans d’autres provinces.

Christian Kamba, Ligablo.co

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AlexandreJ
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Je suis un freelance passionné et engagé spécialisé dans le domaine du web. Je suis originaire d’un petit village druide de la Région de Brest et c’est vrai, j’aime les crêpes et le beurre salé.